Les chefs de notre passé
Le chef Kelapelatelia
Le chef Kelapelatelia des Sq'éwlets a travaillé avec un prêtre catholique, le frère Léon Fouquet. En 1862, ils ont tenté d’obtenir du commissaire en chef de la division des terres et des travaux publics, le colonel Moody, le respect des promesses des xwelítem (colons européens). Le gouverneur Douglas avait promis de laisser les chefs stó:lō délimiter les réserves avec des piquets. Les piquets devaient montrer la superficie de nos terres d’origine qui deviendraient des réserves. Le colonel Moody a refusé, rompant la promesse du gouverneur et insultant le chef Kelapelatelia.
Le chef Scult-la-ment
Les xwelítem (colons européens) connaissaient le chef Scult-la-ment sous le nom de capitaine John de Sqewlets. Il s’était joint à 109 chefs en 1874 pour protester contre l’appropriation de leurs terres par les nouveaux arrivants. Joseph Trutch avait réduit la surface de la réserve stó:lō dans la vallée du Fraser. Ils ont écrit : « Nous considérons que 80 acres par famille [stó:lō] sont absolument nécessaires pour nos besoins et pour le futur bien-être de nos enfants. Nous déclarons que les 20 ou 30 acres de terre alloués par famille ne peuvent nous satisfaire, que cela générera du ressentiment et de l’irritation dans notre population, et nous ne pouvons prévoir les conséquences. » Ils se sont aussi plaints du fait que Trutch réclamait un droit de passage pour traverser ou passer sous le pont Alexandria dont il était propriétaire.
Le chef Joe Hall
Le chef Joe Hall fut chef des Sq'éwlets au début du 20e siècle. Il s’est adressé à la Commission des réserves indiennes en 1913. Il leur a raconté l’histoire des Sq'éwlets et a demandé que notre peuple soit traité plus équitablement et plus respectueusement. Voici le discours du chef Hall :
Premièrement, Dieu nous a créés, les Indiens, dans ce pays et dans de nombreuses tribus différentes et ainsi ont été créés les peuples blancs dans leurs pays et dans d’autres lieux. Et lorsqu’ils sont arrivés, nous les avons traités comme des frères et c’est là que nous montrons que nous sommes les premiers propriétaires de ce pays qui se nomme maintenant la province de Colombie-Britannique et en conséquence nous réclamons notre titre d’autochtone.
Deuxièmement, sir James Douglas, le premier gouverneur, nous a fait une promesse verbale, à nous les Indiens, lorsqu’il a arpenté le territoire la première fois. Il a dit le territoire que j’ai arpenté appartient seulement aux Indiens. Aucun homme blanc ne s’immiscera sur votre territoire. Et toutes les terres à l’extérieur, Sa Majesté la reine Victoria prendra et vendra aux populations blanches et ce qui a été pris des Indiens sera comme l’arbre fruitier et de ce fruit Sa Majesté la reine Victoria donnera un soutien durable aux Indiens.
Troisièmement, le deuxième gouverneur Seymour a aussi fait une promesse verbale dans son discours que Sa Majesté la reine Victoria divisera les revenus en trois parties : un tiers aux Indiens pour leur bénéfice; un tiers à la Couronne; un tiers à la population pour les travaux publics, etc. Depuis de très nombreuses années, nous attendons de recevoir les biens promis par Sa Majesté la reine Victoria. Mais nous n’avons encore rien reçu. Les derniers gouvernements de la province ont tout caché et enterré et ont conçu toutes sortes de combines pour cacher le tout.
Quatrièmement, nous déclarons que le gouvernement provincial n’a aucun droit de revendiquer un intérêt réversible dans nos réserves. Que personne d’autre que les Indiens n’a un droit évident sur les réserves indiennes.
Cinquièmement, nous demandons le droit permanent et assuré sur nos réserves actuelles.
Sixièmement, et pour les terres qui ont déjà été prises et occupées par les populations blanches, nous demandons que le gouvernement du Dominion retourne ces terres à nous Indiens.
Tradition et identité (Andy Phillips)
Voir transcriptionJe suis un ardent défenseur de la pêche traditionnelle, de notre façon traditionnelle de chasser, la pratique traditionnelle du sport, comment nous avons intégré le sport. Par exemple, chaque année, la communauté organise une course de canots et nous en sommes très fiers. Cette année, nous avons ajouté un tournoi de soccer pour les plus jeunes et nous espérons aller plus loin. Amener les jeunes à comprendre ce que veut dire être Xwelmexw et avoir... avoir une identité, ne pas être étiqueté comme membre d’une bande indienne. Je pense que c’est notre défi aujourd’hui, car plusieurs d’entre nous pensent qu’ils sont membres de bandes indiennes.
Je veux qu’ils connaissent leur vraie identité et leur lignée, et comment la lignée remonte à l’identité de nos ancêtres et de nos tribus et comment nos tribus sont devenues une nation. Aujourd’hui, tout le monde se classe comme bande indienne;
c’est une terminologie fédérale, ils nous donnent un numéro, ils nous étiquettent. Si vous retournez à la définition d’une tribu… Quelle est la définition d’une tribu? Quelle est la définition d’une nation?
Et si vous y ajoutez le processus de négociation des traités, le processus de négociation des traités de la C.-B. complique les choses. Il y a aussi ceux qui n’ont pas adhéré aux traités. Il y a donc une grande diversité en C.-B. Alors, comment devons-nous avancer comme collectivité, pour assurer notre intégrité, comme Xwelmexw, notre reconnaissance comme intendants de notre territoire? Comment nous assurer que ces lois non écrites, ces lois traditionnelles, soient transmises de génération en génération? Qu’est-ce qui existe en termes de soutien et de meilleures pratiques pour nous assurer que nos enfants connaissent leur héritage, leur ascendance familiale, les lois non écrites qui expliquent comment pêcher, les lois non écrites qui expliquent comment chasser, afin de ne pas être en conflit avec nous-mêmes comme intendants de notre territoire?
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Xwelmexw (Les gens / Les lieux)