Le développement de l’archéologie communautaire à Qithyil
Le développement de l’archéologie communautaire à Qithyil
Voir transcription[John « Sonny » Williams Jr.]: Pour comprendre qui nous sommes, nous devons d’abord apprendre qui nous étions. Pour aider ces jeunes à sortir de leur… pour changer leurs vieux modes de réflexion une fois pour toute, dans le sens que pourquoi, lorsqu’il s’agit des autochtones, tout ce qui est autochtone, que ce soit ici ou à l’autre bout du monde, pourquoi est-ce de l’archéologie, pas de l’histoire? Simplement parce que nous n’avons jamais rien écrit. Notre peuple n’avait aucune forme d’écriture. Pourquoi ce n’est pas de l’histoire? C’est notre histoire. Mais ce n’en est pas. C’est classé comme de l’archéologie. Je pense que nos jeunes doivent apprendre et la population doit voir ça… voici qui nous sommes et comment nous avons fait les choses et nous sommes encore ici. Nous n’avons pas été assimilés dans une culture occidentale. Oui, je porte des t-shirts. Je ne porte plus de vêtements en écorce de cèdre et des choses comme ça. Mais cela ne change pas qui je suis à l’intérieur.
[Vi Pennier]: Au début, c’était épeurant. Je ne comprenais pas ce qu’était l’archéologie. J’avais comme une petite idée, mais l’inconnu peut vous rendre un peu nerveux.
[Dave Schaepe]: Le modèle collaboratif d’archéologie que je connais, dans le territoire Stó:lō, a réellement débuté ici avec le travail à Sq'éwlets. Cela a établi la norme pour la façon dont l’archéologie est pratiquée depuis, et ce, de plusieurs façons. Le modèle collaboratif et les protocoles mis en place pour accompagner la pratique de l’archéologie.
[Michael Blake]: En 1992, c’était mon tour de diriger les stages sur le terrain pour le Département d’anthropologie à UBC, la Archaeology Field School. Le site de Sq'éwlets était le plus prometteur et avait vraiment besoin d’être travaillé pour plusieurs raisons. Notre relation a donc réellement commencé lorsque nous avons dit aux membres de la communauté ce que nous avions trouvé, et ces membres de la communauté étaient, bien sûr, le chef et le conseil. Gordon et Sonny ont fait un rapport au chef Clarence Pennier qui était en charge de… qui était leur patron à l’époque, et leur ont dit, Ils lui ont dit que nous avions trouvé ce site et que nous serions intéressés à aller plus loin et à y amener des stagiaires. Cette saison-là, notre premier stage étudiant sur le terrain, pour continuer notre travail en terminant l’excavation des deux tertres… c’est-à-dire faire des tests sur les deux tertres, et cartographier le site.
Pour faire cela, nous avons décidé de retourner à la communauté, de retourner voir le chef et le conseil des Sq'éwlets et de leur apprendre que ces grands tertres étaient des sépultures; nous étions presque certains que c’était un cimetière. Bien sûr, ils savaient déjà que c’était un cimetière, parce que leurs aînés et leurs ancêtres avaient transmis l’information que ce site-là devait toujours être évité. Ils savaient donc que c’était un cimetière, mais ils n’étaient pas si certains au sujet des tertres…du moins à ce stade de notre recherche.
[Betty Charlie]: Nous hésitions à le faire parce que nous savions que c’était un lieu de sépultures. Puis nous avons vu que tous les étudiants voulaient y aller. Nous ne voulions pas qu’il leur arrive quelque chose. Je pense que la chose la plus importante était qu’ils devaient démontrer du respect.
[Michael Blake]: Durant nos nombreuses semaines de travail, ils nous ont finalement un peu adoptés, et ils ont compris que nous étions là pour apprendre l’histoire de ce lieu, et ils nous ont guidés sur comment, comment penser à ce site. Par notre relation avec Clifford, nous avons pu rencontrer le père de Clifford, Leonard Hall, et Leonard nous a dit que ce site avait toujours été reconnu comme un cimetière. Quand ils étaient enfants, lui et ses amis, avaient été avertis de ne jamais aller sur ce site. Spécialement, de ne jamais y aller après la noirceur.
[Dave Schaepe]: Le tertre un, les fouilles du tertre un en particulier, je pense, ont été très importantes pour ce projet, très importantes pour nos liens. Et le fait que la communauté ait demandé que le travail y soit fait, pour montrer au monde, à la province, au gouvernement et à tout le monde que ce sont bien des tertres funéraires; des endroits où nos ancêtres ont été mis dans le passé, pas seulement des tas de terre accumulés par la nature. Donc, les moyens et les méthodes utilisés pour les fouilles s'intégraient dans une perspective communautaire, dans une approche communautaire et dans l’application de protocoles. Chaque partie de ce processus, chacune des parties, de concert avec la méthodologie archéologique, a été réalisée main dans la main avec la communauté. Sans cela, ça ne se serait jamais fait.
[Betty Charlie]: Lorsqu’ils ont commencé à pénétrer le tertre un, nous savions ce qu’il y avait là, à peu près. Alors, lorsqu’ils ont commencé à ouvrir et à pénétrer dans le tertre un et à chercher dans tous ces alignements de pierres et qu’ils approchaient du centre, tous les jours, nous étions plus nerveux.
[Vi Pennier]: Et, après y avoir été durant, oh, deux semaines, peut-être 3 semaines, vous devenez curieux; comme je veux en savoir plus, je veux en savoir plus. Plus je voulais en apprendre, plus j’en parlais avec les jeunes, les enfants qui venaient faire un tour et qui étaient simplement… intéressés. Et aimaient être parmi les étudiants, parce qu’ils étaient si ouverts. Je devenais déjà une aînée; mais je n’en avais pas conscience. Je tenais même un livre et les étudiants écrivaient dans le livre. On leur a donné des surnoms; ils sont devenus des membres de la famille.
[Michael Blake]: Nous avons décidé de tester deux des plus gros tertres et quelques autres emplacements sur le site, pour voir quels types de dépôts, quels types de couches stratigraphiques nous pouvions voir dans les fouilles. C’est comme ça qu’on a fait; on a décidé de continuer et de tester. Tout de suite, nous avons découvert que les zones de la terrasse où nous avions fait les tests montraient des dépôts culturels très profonds, avec des couches et des couches de surfaces d’occupation et d’artéfacts et des débris d’aliments et toutes sortes de choses qu’on s’attend à trouver dans tous les sites archéologiques le long du fleuve Fraser.
[Vi Pennier]: Parce qu’on ne savait pas beaucoup de choses sur notre passé. À cause des pensionnats, ce que nous savons s’est arrêté lorsque nous étions jeunes. Alors c’était comme si on nous alimentait avec un peu plus de notre passé. Et on nous en donnait plus pour l’avenir.
[Clarence Pennier]: Vous savez, c’est important de travailler ensemble pour une cause commune. Une des choses que j’ai apprises dans ma vie est que notre titre d’autochtone, nos droits autochtones sont des droits collectifs, qui sont pratiqués par des individus, mais les individus ne sont pas ceux qui prennent réellement les décisions à propos de leurs droits. Ce doit être collectif. Et comment nous prenons soin de la terre, et comment nous prenons soin des ressources, ce sont des décisions collectives. Pour nous assurer que nous prenons soin des choses pas seulement pour nous-mêmes, mais que nous prenons soin des choses pour les générations à venir. Et c’est une des choses que nous avons, que j’ai apprise… nous devons penser sept générations en arrière et regarder sept générations en avant. pour nous assurer que nos petits petits petits petits petits-enfants auront les mêmes avantages que nous avons aujourd’hui. Vous savez, en termes de collaboration, il faut essayer de nous assurer que cela arrivera.
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